M A M I A L B . c o m



un des trails de 70kms



Le 72 de L'infernal





à faire une fois... mais on est pas obligé !



Tout de suite une précision : 72, c’est un nombre de kilomètres et non pas le numéro d’un département.

Ceci posé, il s’agit des 72 km de L'infernal, un trail (course nature) 100% vosgien du secteur de Remiremont, de Saint Nabord plus précisément.

Le départ : à 3h du matin. Autant dire que la nuit à été très, très courte. Se coucher de bonne heure n’est pas facile et vaincre un stress non plus. Après le départ, le serpent des lampes frontales avait un goût de SaintéLyon. Mais on n'était pas dans la même cour d’école. Il n'y avait que 250 partants. Il faisait assez frisquet à cette heure là, alors beaucoup, dont moi, avaient rajouté une épaisseur de vêtement. Dès le 2ème km, un striptease express pour l’enlever ! Au 3ème, je me retourne pour dire 2 mots à celui qui me suivait. Bizarre cette couleur orange de chasuble « vous êtes le serre-file ? » « exact » qu’il me répond. Ca commence bien. Me voilà déjà dernier !!!!

Cette situation me m’affole plus, j’en ai l’habitude. Cette foutue manie de démarrer lentement, de me poser mille questions existentielles comme « qu’est-ce que je fais là au lieu d’être dans mon lit » ou alors « pourquoi est-ce que je cours, la belote c’est mieux quand même ! ». Mais dès que les endorphines se manifesteront le plaisir de l’effort viendra.

Le début de course : un beau parcours qui nous amène sur les hauteurs avec une vue de Remiremont la nuit avec et, toile de fond, le soleil qui nous montre ses premiers rayons. Il va nous accompagner toute la journée. Une des grosses difficultés du parcours : un véritable mur à monter, sablonneux et des appuis fuyants. Pour moi, cette partie a été la plus belle du circuit.

Précision : la caractéristique d’un trail, outre sa distance, c’est son dénivelé et ses difficultés. Plus il y en a, mieux c’est. Enfin, c’est ce que se disent les organisateurs. Certains, dont je fais partie, pensent qu’il y a une limite, après c’est de la bêtise, pour rester poli. Là, quelquefois on a été en plein dedans. Le dénivelé positif des 72km était de 3000 m.

La suite : les kms se succèdent aux kms. Pas d’arrêts prolongés aux ravitaillements. Pour rester toujours en mouvement et mieux repartir. C’est le conseil d’un gus dans un forum sur l’Ecotrail de Paris et j’en ai fait un verset de ma bible du coureur.

Dans l’ensemble, lorsque le circuit était dans la continuité d’un itinéraire, c’était vraiment sympa. Il l’était moins quand il bifurquait dans une boucle « artificielle » pour, par exemple, nous faire traverser un champ de roches précédé par une descente vertigineuse et suivi de l’escalade d’un véritable mur ou le passage d’un ruisseau sur 40m avec une hauteur d’eau de 20 à 40cm. Bonjour le reste de la course, une bonne quinzaine de kms, avec des pieds trempés.

Les trucs qui tuent : 1- le gars qui te dit « après la montée, ça descend jusqu’à l’arrivée ! » Soit 6 ou 7 kms. Sauf que derrière cette montée, il y avait un faux plat montant de 5 kms !! Et là t’es mort ! 2- En arrivant, par les hauteurs de Saint Nabord, tu entends le micro et la musique venant du stade. Et tu tournes, tournes dans la forêt sans jamais en voir la fin. Re-mort.

L'arrivée : un pote, Rémi, était venu à ma rencontre et on a fait les 2 derniers kms interminables, ensemble. Une arrivée en force avec la complicité de 3 autres partenaires de course.

Anecdote 1 : à partir de la mi-course, je rêvais de 2 choses : à l’arrivée boire un café et une bière. Le dilemme était : dans quel ordre !!! La course a décidé pour moi ; l’avant dernier ravitaillement proposait des cafés. En poudre. J’en ai bu 2 ! Très bon quand même.

Anecdote 2 : durant ces heures de course, de galère, j’ai eu plusieurs partenaires occasionnels : une femme qui connaissait la partie du circuit menant sur les hauts de Remiremont comme sa poche. Elle m’expliquait les moindres difficultés à venir. Une sacrée aide mentale.

Ensuite, Dom, un partenaire de club (les Vosg’Patt). Normalement il est beaucoup plus fort que moi, mais ce jour là une rotule douloureuse l’a obligée à lever le pied.

Un basketteur a été le suivant. On faisait un couple atypique, lui mesurant bien plus de 30 cm que moi. Avec son compas, j’étais à la traîne en montée mais je le rattrapais dans les descentes. J’ai discuté un petit moment avec une Mulhousienne, policière de son état, et qui m’a lâché après la partie de bain de pieds. Et j’ai terminé avec un gars avec un beau palmarès dont le marathon des sables. Sympa ce gars là. Quasiment à chaque virage, son fan-club (sa famille) était là. A la fin, on sympathisait !

Anecdote 3 : j'ai acheté le journal local pour voir mon classement. Surprise, je n’y étais pas. A ce jour, les organisateurs essayent toujours de palier à une faille informatique !!!! Je n'étais pas le seul, paraît-il.

Le très bien : les bénévoles aux postes de ravitaillements. Très avenants, disponibles, prévenants, aimables. Le fléchage était aussi super. Il m’est arrivé de louper quelques flèches par inattention mais on se rend compte assez vite de l’erreur et la perte de temps est minime.

Conclusion : c'est un truc à faire une fois. Mais il n’y a pas assez de partants et en se retrouve souvent seul. La motivation flanche alors quelque peu. La recherche absolue de trouver des difficultés rend le circuit un peu artificiel. Il ne tient pas la route face aux Crêtes Vosgiennes, par exemple, sur le plan de la justesse du parcours.

Résultat officieux de l’affaire : 13h40mn. La barrière horaire était de 15h avec des limites horaires également à certains points du circuit. Il semblerait que les abandons aient été nombreux.



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